dimanche 17 avril 2011

11. La cartographie 2.0

Qu’est ce que la cartographie en ligne ou la « cartographie 2.0 » ? 
On peut définir la cartographie 2.0 comme la création et le partage de contenus géolocalisés en ligne. On parle aussi de "néogéographie", de "géoweb 2.0" ou de "webmapping". 
Cette technologie est née de la rencontre des progrès du web (AJAX, RSS, tags : web participatif) avec ceux de l'informatique nomade (récepteurs GPS, téléphonie mobile). Michael Goodchild parle d’informations géographiques volontaires – VGI – (Goodchild, 2007).
La pratique la plus fréquente consiste à créer des POI (Points Of Interest).  Le référencement spatial des POI peut se faire de deux façons :
- de façon explicite : il s'agit ici de référencer des informations dans un but de connaissance géographique, par exemple par vectorisation ou import de données GPS. Ces cartographies ont un rapport réel avec l'espace et fournissent des informations géographiques. C'est par exemple l'objectif d'un projet comme OpenStreetMap. 
- de façon implicite : il s'agit plutôt de géolocaliser les contenus web. La carte est alors uniquement un support d'organisation d'une information qui n'est pas nécessairement géographique. Deux pratiques sont possibles : le géocodage (on attribue des coordonnées géographiques à un lieu) et le géotagging (on "géotague" les contenus du web). Dans ce cas, il n'y a pas forcément chez l'utilisateur l'intention de donner une information géographique. Mais, le contenu étant géotagué, il pourra être utilisé sur les cartes interactives. C'est le cas des services tels que Picasa ou FlickR.

En fait, lorsqu'on parle de cartographie web 2.0, on parle de la seconde pratique, beaucoup plus répandue que la première. Les POI sont représentés majoritairement sous forme d'icônes positionnées sur un fonds de carte en fonction de leurs  coordonnées (longitude et latitude). Google Map est l'archétype de la cartographie web 2.0 (toutes les icônes cliquables sont des POI) : 




En quoi constitue-t-elle aujourd’hui l’un des foyers d’innovation les plus dynamiques de l’Internet et des technologies numériques ? 
La cartographie web 2.0 est aussi dynamique actuellement que la folksonomie parce qu'elle répond elle aussi au besoin d'organisation de la masse d'information créée par les utilisateurs. Si la folksonomie constitue une indexation thématique, lexicale des contenus web, la cartographie 2.0 constitue une indexation spatiale. On passe en fait d'une logique de la représentation de l'information géographique à une logique de la représentation géographique de l'information (Riallant 2009). En somme la cartographie web 2.0 est avant tout un mode de présentation de l'information : comme le tag, le géotag permet de filtrer l'information (selon des critères géographiques), mais aussi de la regrouper (pour un lieu, je peux regrouper des photos, des articles, des vidéos, des tweets). On peut reprendre l'exemple type que constitue Google map,  où je peux afficher, pour un lieu, les articles de Wikipédia, des vidéos Youtube, des photos, des images capturées par webcam et des informations sur le trafic. La carte web 2.0 est interactive, hyper- et multimédia : c'est en fait un agrégateur spatial d'informations. Ainsi, si je clique sur un endroit et que je me rends sur sa "place page" dans Google Map, j'obtiens des articles, des commentaires, des photos, des vidéos, et je suis invitée à participer moi-même à compléter les informations sur cet endroit (on parle de crowdsourcing : ce sont les usagers qui sont les plus à même de compléter les informations sur leur quartier ou le restaurant à côté de chez eux).




Une autre raison de l'engouement pour la cartographie web 2.0 est le développement des solutions nomades : les applications de géolocalisation pour les smartphones, désormais quasiment tous équipés de puces GPS, sont maintenant légion. La géolocalisation a des enjeux commerciaux : elle permet en effet le marketting ciblé. Par exemple, de la même façon que s'affiche sur mon ordinateur des annonces et des publicités pour l'endroit où je me trouve, je peux recevoir sur mon smartphone une publicité du magasin devant lequel je passe. la géolocalisation n'est pas sans poser de problèmes quant au respect de la vie privée : les trackers permettant de localiser le téléphone en cas de perte peuvent devenir, utilisés à mauvais escient (par exemple par des employeurs ou..des conjoints)  de vrais mouchards.

Est-ce que la cartographie 2.0 est plus efficace que la cartographie traditionnelle? 
Comme toujours avec le web 2.0 l'un des problèmes est la fiabilité des informations et la prolifération des contenus amateurs. Même les poids lourds du web ne sont pas à l'abri d'une erreur, comme le montre cet  article à propos de Google Map :

L'un des atouts de la cartographie 2.0 est le caractère évolutif de l'information qu'elle propose :  celle-ci est constamment actualisée par les utilisateurs. Le risque de se retrouver devant un restaurant qui a fermé depuis la dernière édition du Routard ou du Lonely Planet est donc moindre.

Autrement dit, si la cartographie web 2.0 est bien utile pour un type d'informations "volatile" difficile à trouver autrement (par exemple : quels sont les restaurants ouverts dans ce quartier à cette heure-ci ?), on s'abstiendra d'y faire appel pour le tracé des frontières. 

Pour aller plus loin :
http://www.slideshare.net/loichay/cartographie-20
http://francais.directionsmag.com/printer.php?article_id=3570%3E,
http://ulaval.academia.edu/MericskayBoris/Papers/140482/Cartographie_a_lere_du_geoweb_reflexion_semantique_et_semiologique_sur_les_POI
http://povesham.wordpress.com/2009/02/02/public-geography-public-geographers-and-neogeography/
http://www.murielle-cahen.com/publications/smartphone.asp

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